Qu'est-ce que le Wado-Ryu ?
Maître Hironori Ōtsuka trouvait le karaté d'Okinawa un peu limité. Il pensait que l'apport du ju-jitsu pouvait enrichir cet art martial et lui assurer un meilleur avenir. Il reprochait au karaté d'Okinawa de décomposer sa technique en deux temps: une défense (généralement par blocage) ; deux, attaque. Alors que dans les art martiaux japonais, la défense et l'attaque ne sont jamais séparées, la défense pouvant même parfois être une attaque.
Ce que le fils d'Otsuka résume ainsi : Go No Sen, on frappe après le début du mouvement adverse, Sen No Sen, on attaque à l'instant ou l'adversaire pense à sa technique, et avant son mouvement (anticipation).
En appliquant ces deux principes (Go No Sen & Sen No Sen), maître Ōtsuka développa une méthode de karaté originale où l'esquive était utilisée de préférence au blocage. aussi il énonça trois principes, qui orientent toute la pratique et constitue le credo technique du Wado-Ryu :
TEN-I (le déplacement)
TEN-TAI (la rotation du corps)
TEN-GI (l'application de la technique avec blocage et contre-attaque
simultanés).
Sur cette base, le pratiquant développera les sensations de : Nagasu, Inasu & Noru. En conclusion, l'esquive est accompagnée d'un atémi du poing ou du pied et souvent se concluant par un amener au sol.
L'emblème du Wado-Ryu fut dans un premier temps un oiseau qui étend ses ailes et entre lesquelles se dresse un poing (Wado Kai) puis Maître Otsuka changea le nom de son style en Wado Ryu, l'oiseau aux ailes déployées est resté mais le poing à été remplacé par un Kanji qui signifie paix.
Les Katas Wado Ryu
Le kata représente un combat, c'est une succession de mouvement codifiés, réalisés dans toutes les directions contre un adversaire imaginaire. Il permet d'apprendre et de retenir les techniques de base tout en travaillant la vitesse, le déplacement, l'équilibre, la respiration et le kimé (la concentration d'énergie qui permet d'être puissant).
Il existe des bunkais pour chaque katas.
Un bunkai représente l'interprétation personnelle d'un kata en combat et permet de reproduire les techniques et les positions apprises dans un kata lors d'un combat contre un partenaire. Il y a quinze katas dans le Wado Ryu :
Les katas de base : Pinan Nidan, Pinan Shodan, Pinan Sandan, Pinan Yodan, Pinan Godan
Les katas supérieurs : Bassai, Jion, Kushanku, Naihantchi, Niseishi, Rohei, Seishan, Wanshu, Tshinto, Jitte
Le Kihon
Les kihons sont des techniques de défense, d’attaque et de déplacement que l’on répète sans adversaire. Le Maitre (senseï) montre un mouvement précis et le fait répéter d'un bout à l'autre du tatami. Ces techniques sont des attaques aussi bien que des blocages avec contre-attaques. Ils peuvent être composés d’une seule technique ou d’un enchaînement.
Ce moment donne l'occasion aux débutants d'assimiler les bases du karaté, et aux initiés de réviser en profondeur leur technique tout en se concentrant sur les mouvements et les sensations. Cette étape de l'entraînement prépare en fait la suivante, le kumité.
Le Kumité
C'est le combat conventionnel du karaté qui permet de mettre en pratique tout ce qu'on a appris contre un adversaire, et notamment les projections, les esquives et les arm block.
Le Jiu kumité est un combat libre où l'on execute le maximum de mouvements.
Dans le Kihon kumité l'attaquant (tori) annonce son attaque au défenseur (uke), les adversaires sont donc avertis au prélable des attaques et des défenses qu'ils utilisent, les techniques peuvent être varier selon les préférences et le but du travail.
Les techniques spécifiques au Wado Ryu
Certaines techniques de poings du Karaté Wado Ryu se trouvent uniquement dans cette ecole, tel que Jun Tsuki No Tsukikomi, Gyaku Tsuki No Tsukikomi, Tobi Komi Tsuki, Tobi Komi Nagashi Tsuki.
Le Wado Ryu se caractérise aussi par des positions plus hautes que dans les autres Styles et un travail important des esquives et de la self défense.
Les Itoris sont des attaques anciennes à genou (Seiza) au nombre de 5 codifiées par le Maître, ce travail demande un mental très fort surtout après des séries répétées sur parquet.
Les Tantos Toris sont cinq attaques au couteau enchaînées sur le principe d'un Kata avec un travail important de clés et projections.
Les Ki Hons Kumités au nombre de 35 au total, avec les 10 principaux (les plus connus) sont des attaques variées, avec un travail des esquives propre à la méthode, des clés et des projections.
Les trois principes du Wado Ryu. Kawashi (les esquives)
Nagasu : aspirer l'attaque de l'adversaire par un retrait du corps
Noru : pénétrer et enrouler l'attaque de l'adversaire par une rotation
du corps.
Inasu : dévier, contrer, laisser passer l'attaque de l'adversaire par
une rotation du corps.
L'actualite du Wado-Ryu
Le karaté Wado-Ryu est demeuré unis jusqu'à la mort du fondateur Hironori Otsuka en 1982.
Son fils Jiro Ohtsuka pris la direction de l'organisation. Par la suite plusieurs problèmes politiques et techniques en Amérique, Europe et au Japon sont apparu.
Plusieurs différences avec les katas et les techniques ont débutés. Tatsuo Suzuki a essayé à plusieurs reprises de réunir l'organisation du Wado et ses efforts se sont résumés à des échecs, aussitôt qu'il a quitté le Japon.
Devant son insatisfaction grandissante, Suzuki avec sa visualisation du Wado, réalisa qu'il était maintenant le temps de prendre une direction différente de celle de Jiro Ohtsuka pour préserver l'enseignement d'Hironori Ohtsuka. Pour cette raison il fonda sa propre organisation internationale, le "Wado International Karate Federation".
En 1989, Jiro Ohtsuka changea son nom pour Hironori Otsuka II, succédant à son père.
Avec différentes interprétations et en y effectuant certains changements sur les bases régulières, le Wado-Ryu devint une entitée divisée.
Quelques années après la mort d'Otsuka, supporté par le gouvernement japonais et la "Japan Karate Federation" JKF, une autre organisation de Wado vit le jour, le Wado-Kai JKF, sous Eiichi Eiriguchi.
4 principales organisations de wado existent aujourd'hui dans le monde :
- Wado Ryu Renmi Dirigé par Jiro Otsuka, son organisation est principalement situé au Japon.
- Wado Ryu International (WIKF) Dirigé par Tatsuo Suzuki, a été fondé aux Royaumes-Unis.
- Japan Karate Federation-Wado-Kai Dirigé par Eiichi Eriguchi supporté par la "Japan Karate-Do
Federation" (JKF), qui dépend du gouvernement
Japonais pour promouvoir le Karate-Do.
- Shintani Wado Kai Karate Federation
Dirigé jusqu'à son décès le 7 mai 2000 par Masaru Shintani et depuis par Denis Labbé, principalement situé en Amérique du Nord.
MAITRE OTSUKA
HIRONORI OTSUKA naît le 1er juin 1892 à Shimodate, dans la préfecture d'Ibaraki, 1er fils de Tokujiro Otsuka
Son père, Tokujiro Otsuka était un médecin et pédiatre. Il pratiquait dans un hôpital de la ville Shimodate et y était très prospère.
C'est peut-être dû au fait qu'il était diplômé de l'école de médecine Jikei en tête de classe et que la ville où il vivait était la quatrième plus grande ville dans la préfecture d'Ibaraki.
Par conséquent, la famille Otsuka fût particulièrement riche. Par exemple, en ce temps-là, le directeur d'une banque recevait 100 yens par mois, alors que Tokujiro gagnait 15 yens par jour.
Cependant, le Maitre Otsuka ne fut vraiment indépendant comme Karaté-Ka qu'autour de 1928, il n'a pas pu stabiliser sa vie de famille par les revenus du Karaté avant ça
Le temps du jû-jutsu
Dès son plus jeune âge (6 ans), en 1898, il aborde l'étude du Jû-Jutsu sous la direction de son oncle, Chojirô Ebashi et de son père, le docteur Tokujirô Otsuka.
Par la suite (à 12 ans) il deviendra le disciple de Shinsaburô Nakayama. Ce dernier est le grand-maître de l'école Shindô-Yoshin de Jû-Jutsu.L'enseignement de l'école Shindô-Yoshin repose sur un principe traditionnel bien connu des arts martiaux japonais, celui de l'harmonisation des mouvements du corps avec les mouvements de la nature.
Toujours selon cette école, les techniques de défense et de contre- attaque se doivent d'être à la fois efficaces, respectueuses de la logique du corps, agréables à effectuer et en parfaite harmonie avec les lois naturelles.
Si Otsuka pratique avec l'école Shindô-Yoshin un très vaste éventail de techniques de saisies, luxations, contre-prises et autres, il découvre également certaines techniques de percussions puisqu'une partie du programme se nomme Jû-Jutsu-Kenpô.
Entre 1912 et 1917, parallèlement à ses études de commerce à l'Université de Waseda; Otsuka s'intéresse à plusieurs disciplines (Yagyu, Toda..) et notamment à différentes formes de Kenpô alors présentes au Japon.Il veut en effet approfondir ses connaissances en matière de techniques de percussions. Il étudie aussi la médecine traditionnelle japonaise.
Puis c'est le service militaire jusqu'en 1917 et il entre à la banque KAWAZAKI tout en s'inscrivant à YOSHIN SHINDO RYU sous la direction du M° KANAYA alors KYOSHI du BUTOKUKAI en BU-JUTSU et en JUDO.
Donc, tandis qu'il travaillait comme banquier, il visitait souvent Un dortoir Okinawaien voisin de la banque Kawasaki.
Il demandait souvent au portier de l'informer si quelqu'un qui pratiquait le Karaté venait au dortoir.
En 1917 il entre à la banque Kawazaki mais il envisage déjà de consacrer sa vie aux arts martiaux.
Enfin il fait la connaissance des M° UESHIBA, fondateur de l'aikido et TOMIKI avec lesquels il se lie d'amitié et envisage alors de consacrer sa vie aux arts martiaux mais sa famille s'y oppose. Devant l'opposition de sa famille il retarde de plusieurs années la mise en place de son projet.
Puis son père décède, et s'il garde son emploi à la banque il fréquente
assidûment les DOJO jusqu'à recevoir un diplôme en médecine traditionnelle, ce qui lui permet de quitter la banque, d'ouvrir un cabinet médical, et de continuer à... pratiquer les arts martiaux.
En 1921 il reçoit des mains de Nakayama (son Sensei) son certificat de maîtrise générale (menkyo-kaiden) de l'école Shindô-Yoshin. Nakayama le désigne ensuite comme successeur officiel et quatrième grand-maître du Shindô-Yoshin-Ryû Jû-Jutsu avec le titre de SHIHAN. Le fait de recevoir un menkyo-kaiden à 29 ans est exceptionnel.
Toutefois, Otsuka n'entrera pas dans l'histoire des arts martiaux en tant que maître de Jû-Jutsu mais en tant que fondateur d'un style de Karaté. Et la même histoire ne dit pas si la Shindô-Ryû trouva un autre successeur.
Il se met alors à enseigner les BUDO, si ce n'était ITO, un de ses amis, 5° DAN du KODOKAN, qui lui faisait savoir que M° KANO avait invité un OKINAWAIEN nommé FUNAKOSHI pour démontrer l'art martial des RYU KYU (OKINAWA TE).
Donc en 1922 à Tôkyô, Otsuka rencontre celui qui orientera définitivement ses recherches, Gichin Funakoshi.
La découverte du Karaté d'Okinawa
Gichin Funakoshi est un maître du Karaté Okinawaien, en 1917 il avait quitté une première fois son île natale pour effectuer un premier déplacement à Tôkyô pour démontrer aux Japonais les subtilités de son art.
En 1922 il est de retour au Japon pour une nouvelle démonstration historique. Il décide également de s'installer dans la capitale japonaise.
Otsuka apprend la présence de Funakoshi à Tôkyô par l'intermédiaire d'un quotidien relatant la visite du prince Hirihito à Okinawa.
La rencontre entre Funakoshi et Otsuka a lieu en juillet 1922. C'est donc à trente ans qu'il commença à étudier le karate d'Okinawa avec Gichin Funokoshi. Le japonais est fasciné par la technique du maître d'Okinawa et sa progression très rapide.
M° OTSUKA va vouloir apprendre cet art, et M° FUNAKOSHI va l'accepter comme élève. Ce qui est rare, un maître en BUDO ne peut recevoir un enseignement d'un autre maître, mais vu la différence d'âge.
M° OTSUKA apprend les 10 KATA et les 5 HEIAN (en 18 mois), passe sa ceinture noire et devient l'assistant du maître, tout en assumant ses responsabilités d'Instructeur à la YOSHIN SHINDO.
Très vite il va remplacer M° FUNAKOSHI dans ses cours comme dans les démonstrations, puis fort de ses connaissances en BU-JUTSU et en médecine, il modifie certains enseignements et certains passages de KATA qu'il estime inapplicables au combat.
En 1925 il devient l'assistant de Funakoshi, auquel il ne tarde pas à exposer ses thèses personnelles sur le Karaté.
Morihei Uetshiba
Gichin Funakoshi
Jigoro Kano
Il voudrait aussi développer les YAKU SOKU GEIKO dont il a hérité de la YOSHIN (séquences pré-arrangées d'attaques et de défenses qui se pratiquent à deux) et les associer aux KUMITE du KARATE pour expliciter la liaison "coup de poing"coup de pied/saisie/projection/sol" et préparer ainsi l'élève au combat ; enfin pour aller aux sources, il décide de se rendre à OKINAWA... si ce n'était cette démonstration demandée au dernier moment par M° KANO (elle doit être donnée au DOJO Impérial).
Aussi renonçant au voyage, il prépare cette démo avec M° FUNAKOSHI.
Tous deux pensent alors, que présenter un KATA ne suffit pas devant ces BUDOKA professionnels, il faut y ajouter un KUMITE conventionnel, et comme celui-ci n'existe pas dans la pratique d'alors en KARATE, c'est M° OTSUKA qui met au point un KATA GUMITE à partir des YAKUSOKU et des TACHI DORI de la YOSHIN.
La démonstration sera un succès.
H. Otsuka diplômé par son Maitre Gichin Funakoshi
(1 et 2) Otsuka (uke) démontre Tantodori (defense contre un attaque au couteau) avec Shimizu
Toshiyuki (tori)
(3 et 4) Gichin Funakoshi (uke) démontre la technique Idori (defense assise) avec Otsuka (tori).
Images du livre Gichin Funakoshi “Karate-do Kyohan”
Il intégrera au KARATE de M° FUNAKOSHI qu'il estime trop rigide et incomplet, certaines techniques de combat comme les projections, clefs, et contraintes au sol dont il est un expert.
En somme il veut adjoindre au KARATE toutes les ressources du BU-JUTSU, ce que M° FUNAKOSHI finalement ne peut entendre (l'enseignement doit se limiter aux seuls KIHON et KATA), et les rapports entre eux se tendent.
M° OTSUKA contrairement au mode de combat enseigné par M° FUNAKOSHI (Blocage/Contre-attaque en GO NO SEN) propose: Esquive/Contre-attaque en TAI NO SEN (la contre-attaque pendant l'attaque) ou mieux en SEN NO SEN (l'attaque dès l'initiative d'attaque, le concept si cher à la YOSHIN RYU), enfin il préconise des rencontres sportives, des combats programmés contre plusieurs UKE, et l'utilisation des armes du JI BUGEI (BO-TANTO-KEN).
En 1928 Otsuka quitte la banque Kawazaki et ouvre un cabinet de médecine traditionnelle.
Les maîtres du karaté à Tokyo (années 1930)
(En partant de la gauche :) Kanken Tōyama, Hironori Ohtsuka, Takeshi Shimoda, Gichin Funakoshi, Chōki Motobu, Kenwa Mabuni, Genwa Nakasone et Shinken Taira.
En 1932, Otsuka partît loin de son Maître pour former son propre modèle martial.
Pendant un certain nombre d'années son modèle n'a eu aucun nom, puis, à un festival d'arts martiaux en 1939, il a été invité à inscrire un nom pour son art, qu'il a fait appeler "Wado".
Otsuka a calqué fortement sur sa connaissance du Ju Jitsu, le combinant avec le karaté Okinawaien de Gichin Funokoshi.
L'amalgamation de ces deux arts martiaux avec les principes de rendement du Ju Jitsu, la non-opposition à la force, et techniques traditionnelles de karaté d'Okinawa, donnent une douceur au modèle qui est unique dans le karaté japonais.
Ce modèle est pensé pour être le plus rapide de tous, en utilisant des techniques rapides légères et des positions plus élevées.
Otsuka a reconnu trois éléments essentiels dans l'étude du karaté :de la résistance physique, de l'esprit et du cœur.
La création du Wadô-Ryû
Otsuka pense que le Karaté de Funakoshi est trop rigide dans sa technique et trop limité dans ses formes d'enseignement. A cette époque, l'entraînement repose essentiellement sur la pratique des Kata. Otsuka estime que c'est insuffisant.
Fort de ses connaissances en Jû-Jutsu et en médecine, Otsuka commence à modifier sensiblement les techniques que lui transmet Funakoshi.
Au fils des années, un nouveau style apparaît.
Pour concrétiser ses recherches, le maître met au point une série d'exercices directement inspirés du Jû-Jutsu qu'il nomme Yakusoku-Kumite. Il s'agit de séquences pré-arrangées d'attaques et de défenses qui se pratiquent à deux.
En 1934 la rupture entre Funakoshi et Otsuka est effective.
Otsuka commence à rendre visite à d'autres maîtres, notamment Kenwa Mabuni et Chôki Motobu.
Il modifie les Kata d'Okinawa, le Jû-Jutsu japonais, certaines écoles de Kenpô et de Kendô. Jusqu'à sa mort, Otsuka poursuivra ses recherches dans le but d'améliorer sans cesse le système du Wadô-Ryû.
Son dévouement à la cause des arts martiaux le fera honorer des titres de Renshi (1938) et Kyoshi (1942).
En 1966 l'empereur Hirohito lui remet le diplôme du Kun Goto Suokuo Kyoku jû-jutsu shu.Plus tard encore viendra le titre de Hanshi.
En 1972, Otsuka se voit décerner une distinction tout à fait spéciale, celle de Meijin.
Lorsque Otsuka disparaît en 1982, le style Wadô-Ryû est bien implanté au Japon, notamment dans les milieux universitaires.
Kenwa Mabuni
Avec Y. KONISHI, expert en KEN-JUTSU et AIKI JUTSU, ancien élève
de FUNAKOSHI, qui cherche lui aussi la liaison entre le KARATE et les BUDO (il fondera SHINDO SHIZEN RYU et KARATE RYOBUKAI).
Avec C. MOTOBU (1871-1944), un combattant hors pair mis à l'écart compte tenu de sa culture aussi peu Japonaise que possible, avec lequel il finalisera ses KATA GUMITE et réétudiera NAIFANSHI.
Avec Kenwa MABUNI, fondateur de la SHITO RYU, avec qui il va étudier les KATA anciens et pratiquer des RYU KYU KO BUDO.
OTSUKA ferme alors son cabinet de soins médicaux et se consacre entièrement au KARATE pour lequel il est reconnu RENSHI en 1938 par le BUTOKUKAI (C. MIYAGI avait été élevé au titre de KYOSHI en 1935, S. HIGA pour le RENSHI en 1937, et G. FUNAKOSHI pour le RENSHI en 1939 comme K. MABUNI).
Chōki Motobu
OTSUKA fera partie des commissions créées dès 1924 à TOKYO ou siégeront les plus hauts gradés des divers BUDO, et en compagnie des M° NAGAOKA, MIFUNE, NAKANO, TAKAGI, SATO et HORIGUCHI (tir au pistolet), ils créeront t le TAIHO JUTSU, un système d'intervention et de défense mis au point à l'usage des forces de police (le TATE TSUKI d'OTSUKA restant la forme de poing de référence).
Avec ces experts et le Major CHIBA SANSHU il créeront aussi le TOSHU KAKUTO, une méthode de Close-combat mis en usage dans l'armée Japonaise et le KEIO JUTSU un TANBO JUTSU issu du SAYA JUTSU et du JITTE JUTSU ; dans ces trois SHIN BU-JUTSU, les ATEMI du KARATE remplaçant l'ancien ATE WAZA jugé moins efficace, et OTSUKA devenant ainsi un des grands de la NIPPON KOBUDO SHINKO KAI (Fédération des Arts Martiaux Japonais).
Avec la fin de la guerre (1945) quand les Alliés dissolvent le DAI NIPPON BUTOKUKAI et interdisent la pratique des arts martiaux, OTSUKA doit fermer les DOJO YOSHIN et WADO, par contre il continue d'enseigner dans certains le TANBO (seule arme admise avec le JO de police), cela jusqu'en 1948 quand le KARATE pourra échapper à l'interdiction parce que ( ? ? ?) considéré par Mc Arthur comme une danse folklorique d'origine chinoise.
Et si en 1951, quand le traité de paix est signé entre le Japon et les USA, la pratique des BUDO est de nouveau autorisée, quand la grande démonstration est faite dans les DOJO de JUDO, KENDO, KARATEDO, AIKIDO, KOBUDO et KYUDO pour les relancer, certains JUTSU de la YOSHIN sont associées au WADO RYU. Par contre OTSUKA s'opposera toujours à la "casse" affirmant à ce propos :
"Le KARATE-DO doit rester un moyen qui peut conduire l'homme intelligent à trouver son équilibre entre la satisfaction de son Ego et sa juste place dans la société... pas besoin de casse pour cela"
Sensei Hironori Ōtsuka, Meijin, 10e dan, fondateur du karaté wado-ryu, décoré de l'ordre du Soleil Levant par l'empereur Hiro-Hito
En 1954 OTSUKA quitte la "JAPAN KARATE ASSOCIATION" et fonde l'INTERNATIONAL WADOKAI FÉDÉRATION ou il reprend l'enseignement de la médecine spécialisée dans les traumatismes causés par la pratique des arts martiaux qu'il intègre au cursus du WADO. En 1965 avec T. SUZUKI, T. ARAKAWA, H. TAKASHIMA, T. KONO, Y. TOYAMA, A. YAMASHITA, M. SHIOMITSU... il fait une tournée en Europe, de même en 1970, 1972, et 1976.
OTSUKA meurt le 29 Janvier 1982 SAIKO SHIHAN (Grand Maître) 10° DAN couvert de tous les honneurs (il a reçu le 29 Avril 1966 de l'Empereur le KUNG GOTO SUOKO JU JUTSU SHU, la plus haute décoration des BUDO, et en 1972 le titre de MEIJIN, le plus haut grade en BUDO... généralement décerné à titre posthume) ; il avait confié à son second fils JIRO deux mois avant sa mort la direction du WADO RYU KARATE-DO RENMEI.
En 1978 la Fédération Internationale de Wado-Ryu Karate-Do est créée.
En 1982, Jiro OTSUKA devient le 2nd Grand Maître du Wado-Ryu en succession de son père. Celui-ci s'éteint la même année. En témoignage de fidélité à l'œuvre de son père, Jiro OTSUKA prend le prénom de celui-ci et devient Hironori OTSUKA II.
Sensei Hironori Ōtsuka
Hironori Ōtsuka II
Kazutaka Ōtsuka
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